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brunhild & luc ferrari contes sentimentaux
brunhild & luc ferrari - contes sentimentaux
shiiin 8  4xCD  2013 acheter
contes sentimentaux
CD 1
01 petite symphonie intuitive pour un paysage de printemps 25’ 05’’
02 place des abbesses 24’ 06’’
03 ce qu'a vu le cers 29’ 45’’
durée totale 78’ 56’’
CD 2
04 la chanson de la forêt 29’ 46’’
05 la remontée du village
(les sons attrapés par la queue)
24’ 45’’
durée totale 54’ 31’’
CD 3
06 les yeux de mathieu & collection de petites pièces
(36 enfilades pour piano et magnétophone)
24’ 59’’
07 hétérozygote p1
(il n'y a rien à voir ici)
24’ 52’’
08 hétérozygote p1
(il n'y a rien à voir ici)
24’ 48’’
durée totale 74’ 39’’
CD 4
09 journal d'un autobiographe 24’ 53’’
10 music promenade 25’ 09’’
11 cellule 75 24’ 23’’
durée totale 74’ 25’’

auteurs : luc ferrari, brunhild meyer-ferrari
réalisation : brunhild meyer-ferrari
voix : luc ferrari, brunhild meyer-ferrari
musique : luc ferrari
production: südwestfunk, today südwestrundfunk, 1990-1994
«licenced by swr media services gmbh»
crédits photos : olivier garros, brunhild meyer-ferrari, marie-claire patris, jacques brissot, henry fourès
remerciements : hermann naber
conception graphique: séverine henrot
livret
l'analyse musicale reste pour beaucoup un travail d'école ou de spécialistes.
mais il y a mille manières d'analyser la musique. on apprend beaucoup sur l'oeuvre quand un compositeur prend la liberté de parler de choses dont on ne parle pas habituellement, car tout est signe.
la parole est profonde, anodine ou sentimentale, elle joue avec le sens des mots, elle est précise ou rêveuse, mais elle révèle mieux que toute spéculation l'indicible, ce qui fait l'intime d'un inventeur de musique par rapport à son invention.
il y a là, en effet, tout ce que les spécialistes ne peuvent pas dire, puisqu'ils ne le savent pas…
c'est l'objet des contes sentimentaux.
l'auteur raconte comment est né cette musique, de quelle anecdote, de quel secret, de quelle métaphore elle est issue et quelles sont les choses qui l'animent, drôles ou sérieuses.
peut-être cette démarche est-elle inhabituelle. peut-être ces discours sont-ils à prendre avec « les pincettes de l'esprit ».
ces confidences vont plus loin que la musique. elles peuvent paraître précieuses, mais tout oeuvre n'est-elle pas, au bout du compte, l'expression voilée d'une autobiographie ?
on peut alors penser qu'en interprétant la trace des oeuvres, les producteurs de cette série font profession de biographes.

henry fourès
« contes sentimentaux est le titre que donne le compositeur français et auteur de hörspiels, luc ferrari, aux petites histoires, épisodes et souvenirs personnels des jours, des nuits, des saisons, des lieux et des gens qui sont intimement liés à la naissance de ses compositions »

hermann naber
chaque conte est construit à partir d'une composition musicale qui le traverse et qui en fait la trame. la parole du compositeur s'introduit dans cette texture et raconte à sa compagne des anecdotes et des confidences qui y sont liées. le verbe y est libre et spontané. ici le magnétophone est considéré par les deux protagonistes comme un bloc-notes, comme le journal l'est pour l‘écrivain.
« les contes sentimentaux sont conçus directement en bilinguisme franco-allemand. auteur et réalisateur s'interrogent mutuellement, chacun dans sa langue, l'utilisant non pas comme un usage de traduction mais comme un outil de création. la traduction devenant la musicalisation pour celui qui ne comprend pas l'une des langues.
à la question, comment s'occuper du temps qui est celui de l'espace entre deux langues, les auteurs répondent: en les mélangeant. »


luc ferrari
« en projetant les contes sentimentaux, j'ai pris conscience (mais probablement le savais-je déjà) que souvent une situation, un fait de la vie, un voyage, un geste anodin avaient été le déclencheur d'une composition musicale.
et maintenant, ce sont ces aventures que je voudrais raconter et, je ne pourrais pas bien expliquer pourquoi tout à coup, ces réalisations me paraissent importantes dans mon travail. »


luc ferrari
swr/swf 1990-1994
conte sentimental n° 1 (mars 1989)
souvenir des jours, des nuits et des saisons - 25’05’’

musique : petite symphonie intuitive pour un paysage de printemps
(1973-1974) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1989, pour le swf

première diffusion swf : 3 juin 1990

« l’aventure c’est la montée vers le causse méjean. personne ne nous avait avertis. c’était un événement unique. lorsqu’après, nous y avons emmené des amis, ils savaient déjà un peu, et ce n’était donc plus un événement unique…
… ça montait très fort, c’était pas dramatique, mais c’était l’inconnu qui allonge le temps ».

« petite symphonie intuitive pour un paysage de printemps » est non seulement le titre de la musique composée en 1973-74, mais aussi celui du premier « conte sentimental » avec des souvenirs de cet été-là au cours duquel luc ferrari et brunhild meyer ne vont pas au bord de la mer, comme tous les français, mais au cœur du massif central.
la « petite symphonie intuitive pour un paysage de printemps » est le reflet de ce paysage-là.

rediffusion swf 29 janvier 1991
rediffusion bayrischer rundfunk 15 février 1991
rediffusion ndr hambourg 24 avril 1991
conte sentimental n° 2 (juin 1989)
souvenir des nuits, des lieux et des rencontres - 24’06’’

musique : place des abbesses (1977) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1990, pour le swf

première diffusion swf : 4 juin 1990

« place des abbesses » située entre la place pigalle et le sacré-cœur, entre le commerce de la chair et le commerce de l’âme.
dans ce conte sentimental, un clochard parle de la place.
des amis aussi y ont habité : colette et sophie racontent par téléphone des souvenirs cocasses et patrice, réalisateur de films, par qui luc ferrari a rencontré au carnaval d’aix-la-chapelle, une jeune fille nommée brunhild, avec qui il vit et travaille maintenant depuis de nombreuses années.

avec colette fellous, sophie thierry-mig et un clochard traditionnel

rediffusion swf 26 janvier 1991
rediffusion bayrischer rundfunk 15 février 1991
conte sentimental n° 3 (novembre 1989)
ce qu’a vu le cers - 29’45’’

musique : ce qu’a vu le cers (1978) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1990, pour le swf

première diffusion swf : 1er juillet 1990

1976. un été très sec. luc ferrari et brunhild meyer chez des amis, près de paris, sont couchés dans l’herbe. ils étudient la carte de la france et font des projets de vacances. luc demande à son ami qui est en train d’arroser son jardin, de lui envoyer une goutte d’eau. elle tombe sur un petit village dans les corbières, une région viticole dans le sud de la france. c’est là où ils décident d’aller en vacances. ils parlent avec les gens, avec le facteur, les jeunes, avec le curé et l’anarchiste. (h.n.)
luc ferrari y rencontre aussi des musiciens pour lesquels il écrit une musique qui a pour titre « ce qu’a vu le cers ».

le vivant quartet avec henry fourès, jules calmettes, richard breton et alain joule.
et avec les habitants de tuchan.

rediffusion bayrischer rundfunk 15 février 1991
rediffusion swf 26 mars 1991
rediffusion ndr-hambourg 24 avril 1991
conte sentimental n° 4 (juin 1990)
la chanson de la forêt - 29’46’’  

musique : la chanson de la forêt (1982) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1990, pour le swf

première diffusion swf : 18 juin 1990

ce conte sentimental parle de l’amitié entre henry fourès et luc ferrari qui se sont rencontrés dans les corbières au cours du conte sentimental n° 3, raconte les concerts qu’ils ont faits ensemble dans des caves coopératives vinicoles et à la maison de la radio de francfort, raconte aussi comment ils transforment le « taunus » en une forêt du xixe siècle avec son « acoustique magique ». et enfin surgit la chanson de la forêt, doucement, comme si l’âme de la forêt chantait avec une voix de femme nue. (h.n.)

« ce conte est comme un cirque. la forêt ressemble à un amphithéâtre. nous l’avons peuplée de personnages, avons fait éclater un faux orage, avons fait tomber une pluie qui ne mouillait rien. les perspectives s’embrouillaient et des voix de femmes dialoguaient sans jamais se rencontrer… » (l.f.)

chant : elise caron. piano : denis chouillet

avec henry fourès, jules calmettes, richard breton, alain joule.
conte sentimental n° 5 (novembre 1990)
sieste italienne - 24’45’’

musique : la remontée du village ou les sons attrapés par la queue (1990)
de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1991, pour le swf

première diffusion swf : 18 juin 1991

le lieu d’action ou mieux, lieu sonore de ce conte sentimental est ventimiglia, ville frontalière italienne.
en fait, pendant cette sieste, il y a beaucoup à entendre. comme un photographe, luc ferrari capte avec son magnétophone les lieux, les scènes et les gens et emmène ainsi l’auditeur en promenade à travers la vieille ville.
autrefois… il poursuivait les pigeons. « si tu veux les attraper, disait sa mère, il faut leur mettre du sel sur la queue »…(h.n.)

« aujourd’hui je mets du sel sur les sons » (l.f.)
conte sentimental n° 6 (mars 1991)
le manuscrit anonyme - 24’59’’

musique : les yeux de mathieu (1984) et collection de petites pièces ou 36 enfilades pour piano et magnétophone (1985) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1991, pour le swf

première diffusion swf : 23 octobre 1991

des danseuses habillées de rouge glissent dans des barques à fond plat à travers une jungle d’un vert profond.
lieu de l’action : le marais poitevin. luc ferrari fait partie du groupe ; il enregistre des bruits et compose des musiques. petit à petit, naît une collection de petites pièces. celle-ci, avec ses citations de la nature et de l’histoire de la musique, ouvre la porte à une fiction poétique, à l’histoire du manuscrit anonyme, avec le titre « 36 enfilades pour piano et magnétophone » qu’un musicologue découvre dans la bibliothèque municipale d’un petit village de lozère. (h.n.)

piano : paul dubuisson
conte sentimental n° 7 (septembre 1991)
il n’y a rien à voir ici - première partie - 24’52’’

musique : hétérozygote (1964) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1991, pour le swf

première diffusion swf : 6 novembre 1991

« en feuilletant un dictionnaire, je suis tombé sur ce mot hétérozygote et, tout d’un coup, j’ai su quoi faire avec tous ces sons que j’avais récoltés par-ci par-là, au cours des années.
hétérozygote veut dire : d’origines diverses, veut dire ambiguïté… » (l.f.)

luc ferrari a inclus dans sa pièce des prises de sons provenant de ses multiples voyages aventureux, comme ici sa première rencontre avec le phasing qu’il a découvert en faisant rebondir des galets sur la plage d’etretat.
il raconte aussi son débat avec pierre schaeffer à propos des définitions de la musique concrète.
un jour, comme ingénieur du son, il accompagne des amis cinéastes pour faire un reportage sur le festival de bayreuth. ce groupe de gens, jeunes et naïfs, qui n’avait pas demandé l’autorisation de filmer, a constamment dû contourner la surveillance du festspielhaus pour réussir finalement à enregistrer ce qui n’aurait pas dû l’être. (h.n.)
conte sentimental n° 9 (novembre 1992)
journal d’un autobiographe - première partie - 24’53’’

musique : j’ai été coupé (1960-1969) 12’ -tautologos iii (1970) - 20’ de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1992, pour le swf

première diffusion swf : 16 juin 1993

un portrait est tracé pour être déconstruit en même temps : c’est l’essai biographique du compositeur et réalisateur de hörspiel, luc ferrari, qui entreprend un voyage magnétophonique dans sa propre mémoire, dans le labyrinthe de sa biographie et qui se souvient de ses ancêtres, son enfance, la guerre et l’occupation allemande.
mais ce qui surgit est également la création artistique. une histoire fragile, poreuse, qui voile et dévoile, qui reste incertaine et qui crée toutefois l’intimité…
ainsi se développe un film musical et acoustique de sa propre vie ; la biographie devient une forme de jeu musical. dans les années 60, ferrari développe avec « tautologos » un univers sonore qui possède ses propres lois et il déclare, pour ses maximes artistiques, la technique de la répétition et de la subversion, le dénouement de rapports de sens. toujours, il fait tourner l’événement musical autour d’une histoire et, dans la disparité des éléments formels, il présente une histoire qui est la sienne. (h.n.)

avec la voix de david jisse
conte sentimental n° 10 (1993)
spaziermusik - music promenade - 25’09’’

musique : music promenade - spaziermusik (1964-1969) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1993, pour le swf

première diffusion swf : 9 février 1994

lorsque dans les années soixante, nous allions en aventure avec jacques brissot - luc comme ingénieur du son, moi comme assistante à la réalisation, nous parcourions l’europe pour tourner la série de films “ chaque pays fête son grand homme ” pour la tv française. luc, la plupart du temps en route avec son magnétophone et ses écouteurs sur les oreilles, ramenait à la maison un tel butin sonore qu’il n’a pu tout utiliser pour les films. puis, lui vint l’idée d’en composer “ music promenade ”. dans la version hörspiel pour la série “ contes sentimentaux ”, cette composition est à son tour mélangée avec les enregistrements de l’époque. images sonores de l’armée portugaise du régime salazar, de pièces de shakespeare à londres et paris, d’une fête en l’honneur de jeanne d’arc à rouen - nous entendons andré malraux - et du port de hambourg ainsi que de deux jolies jeunes filles du film “ société iii ” que luc avait réalisé en 1967 pour la ndr. le tout compris dans sa “ music promenade ” (b.m.)
conte sentimental n° 11 (1994)
il était une fois le studio billig - 24’23’’

musique : cellule 75 (1975) de luc ferrari
réalisation : brunhild meyer
production : la muse en circuit, paris 1994, pour le swf

première diffusion swf : 11 juillet 1994

le compositeur luc ferrari est né rue rollin, une impasse dans le 5eme arrondissement de paris. dans cette même rue, il installe en 1972 un studio, une minuscule cellule qu’il appelle “ studio billig ”. dans ces “ contes sentimentaux ” se mêlent les souvenirs du jeu de ballon de son enfance aux arènes de lutèce, près de la rue rollin, avec ceux de ses travaux de composition des années 70, et surtout de “ cellule 75 ”, la première pièce complètement composée au studio billig. (b.m.)